Biographie

Quand les SPOOK And The Guay commencent à casser leurs premières cordes, les années 80 brûlent leurs derniers feux au son des Béruriers Noirs, des Négresses Vertes ou de l'incontournable Renaud. Tandis que la Mano Negra prend les rênes du mouvement alternatif, cinq copains de classe décident par mimétisme de s'immiscer au sein de ce nouveau courant. Par jeu, plus que par défi puisque ces vrais autodidactes (le batteur joue alors sur des barils de lessive) n'ont aucune prétention carriériste... Mais très vite cependant, le groupe se structure, et autour du noyau dur de départ (deux guitares, une basse, une batterie et un sax), deux chanteurs arrivent avec pour bagage une solide culture Reggae/Ragga qui transparaît aussitôt dans les compositions. La musique prend forme, ou plus exactement prend ses formes tant il apparaît que le groupe possède une incroyable faculté à ingérer les différents styles, à les mêler sans les dévoyer.

 

Dès les tous premiers concerts, Les SPOOK étonnent ; non par pure dextérité musicale mais bien par un sens inné de la mélodie et une présence scénique époustouflante. Le succès les encourage à poursuivre leurs prestations, d'abord à Toulouse, où des établissements indépendants permettent alors aux jeunes talents de s'exprimer. Bientôt rejoint par un trompettiste, le groupe prend un virage important et s'engage sur les routes de France. La musique occupe désormais la plus grande partie de leur temps. Les études ne résistent plus très longtemps à la course aux petits cachets ni aux charmes pourtant très surfaits des hôtels d'autoroutes. Mais le service militaire se profile déjà, contrariant sérieusement les velléités mélomanes. Ils serviront donc sous les drapeaux en tant qu'objecteurs de conscience. En quelques mois et en dépit des premières galères, les SPOOK se trouvent confortés dans leur choix, par l'accueil que leur réserve un public de plus en plus accro à cette mosaïque musicale, qui revisite le Ska, le Reggae ou le Rock alternatif (le tout chanté en espagnol, en français ou en créole jamaïcain) avec bonheur et sincérité. Le train est désormais sur les rails, et s'il fait plus penser à un TER qu'à un TGV, il avance sûrement.

Les SPOOK and the Guay ont longtemps espéré une reconnaissance objective du travail accompli. Sans jamais baisser les bras dans les moments de doute, ils enchaînent les kilomètres avec abnégation. Car la persévérance du combo toulousain ne se dément jamais et c'est grâce à leur indéniable pouvoir d'attraction musical et scénique, qu'ils deviennent un des groupes les plus respectés de la scène indépendante. Elevés sur les planches (plus de 700 concerts donnés à ce jour), les huit musiciens ont déjà largement fait leurs preuves auprès d'un public enthousiasmé par leur talent et leur don de soi. Leur force, réside dans la diversité des influences de chacun : Reggae, Rock, Ska, Jazz voire Manbo ou chanson française, tous participent à la création. L'absence d'un leader constitue une curiosité en même temps qu'une chance. Mais, le talent n'est rien sans coup de pouce. Les rencontres fortuites sont un élément prépondérant à l'ascension du groupe. Des "grands-frères" de Zebda, leurs premiers supporters, de Fermin Muguruza (Kortatu, Negu Gorriak) qui leur ouvre les portes de l'Espagne puis de l'Italie, des professionnels du spectacle en passant par les media, les SPOOK profitent des conseils avisés et des opportunités avec humilité.

     

Le chemin est encore long, certes, parfois chaotique, mais de plus en plus dégagé. En 1995, c'est le grand virage : découverte Midi-Pyrénées au Printemps de Bourges, le groupe accède à la dimension nationale. Les SPOOK passent alors la vitesse supérieure et décident de coucher sur un premier album ce répertoire éprouvé maintes fois sur scène. Fruit d'une co-production entre les SPOOK et des amis fidèles qui apportent les fonds indispensables à sa réalisation, "Mi Tierra" naît à l'automne 97. C'est Chinoi, leur ingénieur du son et ancien compagnon de route de la Mano et des Négresses qui fait office de sage-femme. Premier album et premier succès : les ventes dépassent les 15.000 exemplaires sans véritable promotion. Cet album est le fidèle miroir du groupe, il en reflète l'énergie, l'engagement et le sens de la mélodie mais il est surtout la confirmation de l'intérêt que suscite l'ensemble. C'est à ce moment-là que le groupe prend sa configuration actuelle : le départ d'un des chanteurs précipite l'arrivée d'un clavier et d'un nouveau sonorisateur.

 

SPOOK and the Guay passe encore deux ans à enflammer les scènes ; le camion se fait vieux, lui, et décide d'abandonner son équipage pour goûter une retraite bien méritée mais tardive sous le chaud soleil de Castille.
Aux aléas de la mécanique, les SPOOK préfèrent la certitude du studio et décident de graver leur second opus. Ils l'enregistrent, comme le précédent, au studio "Le Chalet" à Bordeaux avec à nouveau Chinoi aux manettes. En six mois et malgré une tournée marathon, ils écrivent une vingtaine de morceaux dont quinze composeront "Ocho Rios". Ce trésor de musicalité respire, comme son nom l'indique, "les huit fleuves" ou les "huit sources" : la grande complémentarité artistique qui règne au sein du groupe. "Ocho Rios" est un nouveau challenge car il marque la volonté des SPOOK d'élargir leurs influences autour d'un style plus affiné, plus accompli au niveau des arrangements.

Les sonorités que l'on retrouve sur cet album découlent moins de l'esprit post-alternatif que du "dancehall", du "ragga" ou du "latino reggae", les textes sont plus explicites ; la peine de mort : 12 Balles Dans La Peau, l'ultra-libéralisme : L'Homme, Un Tren, On Comprend Pas, Modern Country, l'hommage rendu à la grand-mère et par extension aux espagnols poussés à l'exil par Franco : Maruchi mais également un côté plus positif, avec des morceaux tendres et intimistes : El Aroma, Dance Floor, Hoy Y Ahora, Sugar. Pour ce disque, le groupe fait appel à quelques invités de marque : Mad Professor le maître du Dub londonien, Bernardo Sandoval célèbre guitariste et chanteur toulousain, Richie Senior (Doctor Ring-Ding) leader de la scène Ska allemande, Ana de Flor del Fango et quelques musiciens de groupes amis, venus apporter leur pierre à l'édifice.

Là aussi, le succès est au rendez-vous, mais il reste à retraduire sur scène la richesse musicale et la fraîcheur des nouveaux titres. Non seulement le groupe y parvient, mais (grâce à une équipe technique bien étoffée), il semble gagné par une sérénité et un enthousiasme inébranlables qui séduit un public de plus en plus éclectique. Ils sont partout, du nord au sud, d'est en ouest, des plages de Saint-Pierre de la Réunion, à la cour des détenus de la Centrale de Muret…

Devenus très demandés dans les festivals ou sur les meilleures scènes de l'hexagone, les SPOOK attirent l'attention des plus grandes maisons de disques. En signant avec Virgin au cours de l'année 2000, et en créant leur propre société "SPOOK Productions" les huit copains scellent ainsi dix ans d'existence. Pour célébrer dignement ce double événement ils ont décidé d'enregistrer un disque live (à la maison !) au Bikini, à Toulouse. Une façon bien à eux de saluer ce public qui les a vu naître, puis grandir. Une passerelle entre un récent passé aux saveurs indélébiles et un avenir qui leur tend déjà les bras.


Composition Du Groupe:

Xavier
Chant
Niko
Chant / Guitare
Guillaume
Claviers
Jean
Saxophone
Bruno
Trompette
Julien
Basse

Seb

Batterie / Percu

 

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